Les journalistes 2.0 remettent Bourdieu au goût du jour

hanspoldoja

Pour accéder à une formation, une épreuve de sélection consistait en une heure à « rédiger un court article qui vante ou au contraire critique les réseaux sociaux ». Je le retranscris ici tel quel.

Comme disait P. Bourdieu, « les journalistes sont ceux qui lisent le plus les journaux ». On pourrait rapporter cette citation au phénomène du web 2.0: les réseaux sociaux.

Les journalistes (ceux qui ont réussi la transition numérique) utilisent en masse les réseaux sociaux. Pour trois raisons:

1. Pour voir ce qu’il se passe dans l’actualité
2. Pour épier le concurrent
3. Pour se retrouver au sein de méta-rédactions

Bien entendu, ils n’utilisent pas les réseaux sociaux de la même manière que le grand public. D’ailleurs, Facebook n’est pas leur préféré, privilégiant largement Twitter, et, de manière plus intime, Google+. Twitter, c’est le fil AFP, mais pas que. En effet, le réseau de micro-blogging va tôt ou tard supplanter le bon vieux Telex. Au menu: « mot-dièses » correspondants aux centres d’intérêts, liens, images et même vidéos (Vine en plein essor).

Google+, le dernier (mort)-né, n’est pas autant boudé par les journalistes que par les internautes. Au programme: présentation épurée, contenus ultra-personnalisés (Google est ton ami); la rolls des réseaux sociaux.

Raison 1
Les journalistes veulent voir ce qui se passe « dans le monde ». Logique, comme tout le monde. Sur les réseaux sociaux, rien de plus simple. Sur Twitter, après avoir followé un média (AFP au hasard), une multitude d’autres vecteurs d’information sont proposés. Attention au Gorafi…

Raison 2
Espionner une rédaction ? Facile. Avec les réseaux sociaux, chaque média peut voir sur quoi le concurrent mise  pour faire son audience. Le réseau favori, c’est Facebook puisque c’est le plus proche de l’internaute lambda. Nombre de « J’aime », commentaires, on inspecte. Attention aux flops en bande organisée.

Raison 3
Quoi de mieux que de se retrouver entre confrères, en oubliant que l’on est ennemis, pour échanger, discuter de ses problèmes ou ses réussites en matière d’apport de l’information à l’internaute? On parlera infographie, information délinéarisée, code avec le gratin de la profession. Et tout ça, sur Google+. Personne n’y est, les journalistes y sont, entre eux.

Etre journaliste, à l’heure du numérique, c’est être chercheur et cobaye de l’information de demain.

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