Philippe Thureau-Dangin est journaliste, ex-directeur de la rédaction de Courrier International et ex-président du directoire de Télérama. Il fonde Presseurop en 2009. Depuis mi-2012, il enseigne à l’école de journalisme de Sciences Po et à l’IRIS, où il est également chercheur spécialiste des médias internationaux. Il est rédacteur en chef de la revue InaGlobal, dont le premier numéro sort ce jeudi 27 mars.
Cet entretien va de pair avec celui de François Quinton, responsable éditorial d’InaGlobal.fr.
Pourquoi êtes-vous devenu rédacteur en chef de cette revue?
P. T-D.: J’ai une trentaine d’années d’expérience dans les médias. J’ai notamment travaillé dans la presse écrite mais je connais aussi la radio et la télévision. De journaliste à directeur de la rédaction en passant par rédacteur en chef, mes fonctions furent diverses.
Ma double expérience de journaliste et de gestionnaire m’amène à m’intéresser à la situation des entreprises de médias.
Je compte adopter plus un rôle d’animateur de la revue InaGlobal que de rédacteur en chef interventionniste. Je souhaite faire parler des personnes qui apportent des points de vue originaux.
Pourquoi une revue?
P. T-D.: En France, il n’existe pas de revue sur les industries créatives et les médias qui invite au débat entre la communauté universitaire, les journalistes et les professionnels des médias.
La vitesse de l’information n’exclue pas des pauses autour d’un débat confrontant les points de vue.
Pourquoi un support papier?
P. T-D.: Pour Monsieur Gallet, actuel P-DG de l’Ina, l’objet livre procure encore un certain plaisir. Je partage son point de vue. Nous avons travaillé sur le rythme, sur la mise en page et sur les illustrations. Le papier implique ce travail de mise en scène graphique.
Par ailleurs, le format tablette ne trouve de l’intérêt que dans l’enrichissement du contenu.
Comment travaillez-vous avec InaGlobal.fr?
P. T-D.: François Quinton, le responsable éditorial du site, participe au comité de rédaction de la revue. Des articles de la revue peuvent être publiés sur le site et inversement. Ce sont deux projets distincts mais complémentaires. Le site apporte une analyse plus encyclopédique tandis que la revue proposera des contenus problématisés et politiques.
Vous allez organiser des rendez-vous avec le public
P. T-D.: Les rendez-vous avec le public se déroulerons tous les trimestres à Paris et dans les grandes villes de province avec des auteurs et des universitaires. La revue a vocation à organiser des évènements autour d’une réflexion sur le journalisme.
Quels sujets de la première revue vous invitez-nous à lire?
P. T-D.: Dans la première revue, je vous invite à lire une traduction d’un papier de Zal Bilimoria, consultant connu de la côté ouest américaine. Il explique en quoi les tablettes vont probablement aller sur leur déclin. C’est une réflexion nouvelle. Rappelez-vous, il y a trois ans, les tablettes étaient présentées comme l’instrument de sauvetage de la presse!
Je vous propose également une interview croisée entre Elise Lucet et Denis Boutelier. Ils discutent du journalisme d’investigation à la télévision. Quels sont les pièges, comment éviter la censure, l’auto-censure, comment travailler avec les conseillers de communication? C’est une interview très forte.
Retrouvez la revue InaGlobal en librairie le 27 mars.
Cet entretien va de pair avec celui de François Quinton, responsable éditorial d’InaGlobal.fr
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