[Papier parût à l’origine dans la section Libres Echanges de l’Humanité du jeudi 28 novembre 2013]
Journalistes jeunes, le débat mouvant organisé par l’association Jets d’encre vous a permis de vous exprimer sur votre pratique.
Résultat : vous êtes une écrasante majorité à vous autocensurer
Ce n’est pas une découverte. Mais à chaque fois, cela me révolte. J’ai l’illusion que le combat que nous menons à Jets d’encre pour vos libertés atteint tout le monde. Ce n’est clairement pas le cas. Ces rencontres nous incitent à être sans relâche au plus près de vous qui souhaitez vous exprimer pour vous donner les outils nécessaires. Je suis passé par l’autocensure et par la censure… Mieux vaut faire sans.
Vous êtes jeunes, et alors !?
De toute évidence, votre autocensure résulte de l’ignorance de vos droits. Ainsi, vous prenez pour argent comptant ce que dit votre proviseur et ne remettez pas en cause sa toute-puissance. De plus, vous êtes convaincus de ne pas être “conscient” de ce que vous écrivez. Vous êtes jeunes, et alors !?
Une chose entraînant une autre, vous fixez comme règle intrinsèque à votre pratique de rester objectif car “vous êtes le reflet du lycée”.
Pour qui écrivez-vous ?
Pour le proviseur ? Pour vos parents ? Non, pour vos camarades et pour vous ! A propos, la direction de mon lycée n’hésitait pas à me rappeler que critiquer les nouveaux bâtiments de l’établissement aurait des conséquences gravissimes sur sa popularité et sa fréquentation. J’espère que vous n’écoutez pas ce genre de paroles.
Exprimez-vous, tout simplement!
J’en viens au coeur de mon raisonnement. Vous vous définissez par rapport à la presse professionnelle. Vous le savez, il ne s’agit pas de singer ces médias mais bien de vous exprimer. C’est tout ! Bien entendu, cette expression prend de multiples formes. De la mise en place d’une ligne éditoriale au traitement d’un sujet qui vous tient à coeur… même si vous ne vous sentez pas légitime.
Connaissez vos droits, vos limites et revendiquez-vous journaliste jeune ! N’hésitez pas à vous faire accompagner dans vos démarches. Et n’oubliez pas, l’objectivité n’existe pas.