Journalisme: la neutralité et l’objectivité n’existent pas!

CC iphonograf

C’est quoi être neutre?

C’est ne pas avoir d’avis sur une situation. Pour un journaliste, c’est théoriquement, ne pas donner à voir ses opinions dans ces écrits ou dans ses reportages. L’information neutre reste pas conséquent relativement basique, relatant des faits ou des chiffres.

Etre objectif, c’est donner toutes les clés aux lecteurs/spectateurs pour qu’il se forge une opinion personnelle et indépendante de toute influence personnelle et médiatique.

Comment être neutre?

Toujours théoriquement, et d’après quelques lectures sur le web, nous pouvons dire que pour être neutre, il faut être impartial et apartisan. Et la conséquence directe de ces positions est de montrer tout d’un évènement ou de proposer tous les choix au lecteur. Ce qui est, malgré toute la volonté du monde, impossible.

Imaginez-vous, si, pour une situation donnée, le journaliste devrait parler de tout ce qui concerne de près ou de loin ce sujet? Imaginez-vous, si, pour les élections présidentielles, vous auriez eu par votre journal favori un dossier de 50 pages par candidat potentiel à la recherche de parrainages? Alors le journaliste fait des choix.

Toujours des choix

Les choix sont multiples. Tout d’abord, le journaliste fait le choix de traiter d’un sujet plutôt qu’un autre. Ensuite, il fait le choix de l’angle de sa publication suivi du choix du contenu qu’il aura jugé pertinent. Enfin, il fera la choix de l’agencement des informations au sein de sa publication. Les choix ne sont pour autant pas terminés.

Pour un journal ou un magazine, les questions qui se posent sont: quelle sera la Une de demain ou de la semaine prochaine? Pour un site internet, quelle publication est à mettre en premier, en page d’accueil? Alors, consciemment ou inconsciemment, vous lisez ou vous regardez des contenus dont l’angle d’attaque et la position dans le média on été réfléchis, ce qui est tout sauf neutre et objectif.

La dépêche, le meilleur du journalisme?

Savez-vous que tous les jours, nous lisons des dépêches; information brève, brute et, avons-le, pas très agréable à lire? La dépêche n’est pourtant pas destinée au grand public. Elle est censée faire office d’outil pour étoffer, enrichir une publication ou tout simplement pour donner des idées aux journalistes. Alors si l’on nous donne à lire des dépêches, c’est que c’est… moins cher.

Prenez un Direct Matin, un 20 Minutes ou un Métro. D’une, il est gratuit, et de deux il est composé majoritairement de dépêches. Et la réputation de ces journaux n’est pas à faire, car tout le monde se mettra d’accord pour dire que la qualité est nettement inférieure à celle des articles publiés dans Le Monde, Le Figaro ou Libération.

Pourtant, les papiers à « valeur-ajoutée », comme on les appelle dans le milieu, sont entièrement écrits par les journalistes des rédactions après recherches, recoupes d’informations, etc… Alors pensez-vous que ces publications de meilleure qualité soit neutre et objectif? Certainement pas. Si le journalisme doit tendre vers la neutralité et l’objectivité, les meilleurs journaux seraient les agrégateurs de dépêches.

A quoi bon…

Si être neutre est impossible, si être objectif est impossible, alors autant le clamer haut et fort et d’assumer ses positions. Bien sûr, les journalistes n’ont pas à tomber dans le prosélytisme, mais afficher une préférence politique personnelle ou afficher sa position sur un sujet d’actualité ne peut que contribuer au débat.

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