Le datajournalisme ou “journalisme de données” consiste à exploiter des données pour produire de l’information. Cette évolution est rendue incontournable par l’explosion du volume de données produites et par l’exigence d’une information incontestable, qui s’appuie sur des éléments objectifs (http://www.data.gouv.fr/Articles/Datajournalisme-Des-donnees-pour-s-informer).
Le datajournalisme est une manière très en vogue de faire du journalisme. Concrètement, le datajournalisme se matérialise par des infographies, des cartes interactives, etc. qui sont souvent agréables à consulter. Pourtant, le datajournalisme n’est pas une pratique qui fait l’unanimité. Tour d’horizons des « pour » et des « contres ».
3 raisons de dire que le datajournalisme, c’est bien
C’est puissant
L’infographie permet de croiser différentes données sur un sujet et d’en faire un « rapport statistique » plus riche. Nous pouvons alors appréhender des chiffres qui allient données temporelles et géographiques. Par exemple, une infographie sur les systèmes d’exploitation pour smartphones allie répartition géographique, évolution des PdM dans le temps mais aussi PdM par âge, sexe, CSP…
C’est frais
Qui n’a jamais pris plaisir à lire une infographie ou à s’informer via une carte interactive? Par curiosité ou par intérêt, c’est selon. Mais la raison pour laquelle nous nous attardons plus sur une infographie que sur un article (vous le prouverez par vous-même), c’est qu’elle est:
- accessible
- agréable à lire
- simple à comprendre
- rapide à lire
C’est interactif
Bien entendu, toutes les publications datajournalistiques ne sont pas interactives. Mais la rolls des infographies, qui peut s’apparenter à un mini web-doc, permet d’exploiter les données, le côté accessible et illustré et surtout la force du web pour proposer un produit qui a de fortes chances d’être consulter par beaucoup d’internautes.
Voici une carte interactive et une autre du site owni.fr, spécilisé dans le datajournalisme. Malheureusement, la forme actuelle du site internet va disparaître.
3 raisons de dire que le datajournalisme, c’est mal
C’est uniquement des chiffres
La majorité des infographies sont des compilations de chiffres. Graphiques, diagrammes, tout cela est bien beau, mais aucune véritable explication est fournie au lecteur ou à l’internaute. Sans commentaires, la datajournalisme est sûrement l’un des journalismes les plus objectifs mais aussi l’un des plus opaques. Les données sont-elle toujours fiables?
C’est schématisé
Le journaliste qui s’essaie au datajournalisme est beaucoup moins libre que lors de la rédaction d’un papier. Il fait face aux contraintes techniques de réalisation et aussi aux contraintes de temps pour trouver et recouper les données. Il ne pourra pas dire tout ce qu’il a dire et simplifiera ses propos. Ce qui fait de l’infographie un simple schéma.
C’est du journalisme?
Questions qu’il est légitime de se poser. Est-ce que le fait d’aller chercher des données, de les recouper et de les mettre en forme s’appelle journalisme? N’est-ce pas une solution de facilité qui permet au journaliste de rester à son bureau et à la direction de réduire les coûts?
Pour aller plus loin
Pourquoi le data-journalisme, c’est l’avenir en marche – Nouvelle Formule – Eric Mettout – 7 avril 2010
Quatre voies du datajournalism – Owni – Caroline Goulard – 7 avril 2010
L’avènement du datajournalisme signe-t-il le retour vers un besoin d’objectivité? – Revue Médias[2]