Essai sur l’avenir du journalisme

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Crédits : Kevin Harber / Flickr

Essai rédigé à l’occasion de ma candidature à l’école de journalisme de Sciences-Po.

Un monde sans journalistes serait-il la cause d’un monde sans informations ? Il y a quelques années, il était impossible de penser aux termes “information” et “journaliste” séparément. Les deux étaient liés car le dernier était l’unique figure légitime à produire le premier. Aujourd’hui, après dix ans de profonds bouleversements liés au web, la réponse est plus nuancée.

En effet, l’information n’est plus un service auquel on accède, mais un service qui vient à nous, que ce soit à la maison, au travail ou en mobilité. Il commence même à s’adapter à notre mode de vie et à nos envies. Sur ce nouveau terrain appelé “web”, le journaliste est concurrencé par de nouveaux acteurs comme les entreprises, les particuliers ou encore les robots.

Dans cet océan d’informations, difficile d’imaginer un monde sans journalistes. Il est et restera, de par son réseau, ses capacités d’analyse et ses principes éthiques, le seul garant d’une information fiable.

Aussi, le journaliste devra être présent dans un monde de plus en plus complexe qui demande toujours plus d’informations qui mettent en perspective les simples faits. Le choix de l’angle et du style d’écriture nous rappelle que nous aurons besoin d’une information humaine, tâche encore difficile pour un robot.

Celui-ci n’est autre qu’un algorithme. Les journalistes en connaissent depuis un certain temps, mais débutent seulement dans leur utilisation. Il y a ceux qui gèrent l’information, mais il y a aussi ceux qui l’écrivent. De plus en plus de rédactions s’équipent de ses robots qui soulagent les journalistes des tâches fastidieuses. Très rapides, ils peuvent publier un compte-rendu de match ou envoyer des alertes sur mobile.

Un monde sans journalistes ne voudrait donc pas nécessairement induire un monde sans informations. Si elle reste limitée aujourd’hui, l’information publiée par les robots va prendre davantage de place dans les années à venir et encore chambouler le rôle du journaliste. Celui-ci sera assisté par des algorithmes et sa responsabilité pour une information haut de gamme sera d’autant plus grande.
Un monde sans journalistes est malheureusement possible, mais ce monde sera également un monde sans information de qualité, celle qui est justement nécessaire au fonctionnement de notre système démocratique actuel.