Typologie des accompagnements des journalistes jeunes – version allégée

Jets d'encre

Cette typologie des accompagnements des journalistes jeunes est une proposition de l’association Jets d’encre répondant à l’appel à communication du CEJEM (Centre d’études sur les jeunes et les médias) pour le colloque international « Les jeunes: acteurs des médias, participation et accompagnements » qui se tiendra à Lyon le vendredi 11 avril 2014. La version complète est désormais disponible.

Une multitude d’acteurs accompagne les journalistes jeunes dans leur pratique. La différence s’effectue dans leur degré d’implication. Une rédaction jeune pourra être accompagnée par ses pairs, par l’institution scolaire ou encore par des acteurs de l’éducation populaire. Jets d’encre, association pour la promotion et la défense de la presse d’initiative jeune peut affirmer que les journalistes jeunes ne sont pas hostiles à un accompagnement. Ils prônent un soutien poussant au faire soi même plutôt qu’une intervention directe.

Le premier soutien repéré vient du premier cercle, soit l’environnement de publication, que l’on définira comme établissement scolaire au sein de cet article.
Le proviseur, le conseiller principal d’éducation, un professeur ou encore le Conseil de la Vie Lycéenne sont des acteurs essentiels. Les documentalistes, souvent très accessibles et repérés par les élèves, sont privilégiés au moment de la création d’un média. Leurs missions les invitent à soutenir des projets d’éducation aux médias. Le CDI est un repère pour les élèves qui y retrouvent des ressources et parfois des archives lorsqu’un journal a déjà existé. L’accompagnateur a pour premier rôle de permettre aux élèves de s’approprier le fonctionnement du lycée et d’obtenir ainsi les premières clés : personnes ressources, financements, accès au matériel… Le journal tire par ce biais une forme de légitimité puisqu’il est reconnu par les acteurs de la communauté éducative.
L’accompagnateur semble également jouer un rôle dans la pérennité du journal qui ne se construit pas aisément du fait du renouvellement des équipes. Un élève reste entre 3 et 5 ans dans un établissement entrainant un « turn over » rapide voir la fin du journal au départ des fondateurs. Jets d’encre a pu observer que la moyenne de durée vie d’un journal jeune est de 2 ans. Pour y remédier, l’accompagnateur peut endosser le rôle de “facilitateur”. N’ayant pas le même statut, il apporte un regard extérieur. Rappeler les engagements ou encore communiquer sur le projet sont des tâches non intrusives qui permettent de faciliter la coopération. Il peut endosser un rôle de médiateur lors de conflits. Il crée l’impulsion et sans être directif, engage une dynamique. Le risque de voir le projet mourir diminue puisqu’il pousse au renouvellement. Néanmoins, il doit savoir laisser mourir un journal au départ de l’équipe, le projet restant d’abord celui des élèves.

Au soutien offert par l’environnement de publication, s’ajoute un soutien ponctuel de formation sur le projet en tant que tel. Une équipe qui débute n’a pas forcément connaissance des bases de la création d’un média (maquette, écriture) ni des règles déontologiques. C’est par le biais de formations ou de recherches que les journalistes jeunes se familiarisent avec le fonctionnement d’un journal. Il s’avère que ces connaissances ne sont acquises qu’au moment de conflits ; les journalistes jeunes sont alors incités à se renseigner sur leurs droits et leurs devoirs.
Jets d’encre se donne pour ambition première, via des outils et des formations, de diffuser les connaissances indispensables à la publication d’écrits en totale responsabilité. Idéalement, les outils sont présents dans l’environnement de publication permettant un accès rapide à l’information. Les formations sont également accessibles à tous les publics, jeunes et accompagnateurs. Outre l’assimilation de connaissances, ces formations permettent à la communauté des journalistes jeunes d’échanger sur leurs pratiques.

Au sein de cette communauté, le sentiment d’appartenance n’est pas systématique. Certains se sentent rapidement appartenir à un mouvement, assurant ainsi une cohésion et la pérennisation du journal, d’autres construisent leur média sans forcément faire appel à l’extérieur et découvrir leur pendant. Plusieurs facteurs sont à l’origine de ce sentiment, non partagé par tous. Tout d’abord, les acteurs de la presse jeune facilitent la mise en réseau des journalistes jeunes et œuvrent pour qu’une communauté active existe. En effet, il est rare que les équipes de rédactions se rencontrent spontanément, notamment du fait d’une méconnaissance sur l’existence de projets similaires dans le lycée voisin. Jets d’encre cherche à créer la rencontre et des projets collectifs d’envergure via les « Rézos » ou le festival Expresso. Un processus de transmission des savoirs existe donc selon le schéma vertical classique : les “anciens” journalistes jeunes transmettent leurs expériences aux plus jeunes mais aussi selon un schéma horizontal dans lequel chaque rédacteur accompagne et est accompagnée par ses pairs.

L’accompagnement se décline via l’environnement de publication, les instances ressources et l’échange informel. Trois formats qui se complètent. Toutefois, deux problèmes limitent un accompagnement complet et adapté : le manque de visibilité des instances existantes entraînant une forte méconnaissance des ressources et la difficulté de mise en réseau de la communauté.

Marie Laroche et Jérémie Poiroux

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