
Un laboratoire éditorial et démocratique
L’idéologie est comprise, ouf !
Dire que c’est un labo, c’est :
Hashtag #lagedor
Si une tentative de définition est certainement intéressante (à venir ?), on peut considérer qu’il se passe sur le web. Un endroit où l’on peut facilement approcher le lecteur, et inversement. Où l’on peut lui demander quels sujets il aimerait bien lire (grâce à un vote par exemple), où l’on peut lui demander du feedback, etc…
L’âge d’or, c’est aussi synonyme d’expérimentations. Arrêtons de crier « Vive l’innovation, innovons ! » et mettons-nous plutôt à l’expérimentation. Expérimenter, c’est sans filets, sans cadre, sans business model.
Pour le Zéphyr, cette expérimentation passera par la vidéo, le texte évidemment, la BD et les jeux vidéos. « À l’heure où je vous parle, notre développeur est certainement en train de se casser la tête sur un jeu », nous assure Jérémy. Le newsgame, c’est un des thèmes actuels du journalisme, alors on ne peut que approuver !
Parlons argent
Le sujet qui fâche. XXI, ce mook lancé en 2008 qu’ils considèrent comme un modèle, est payant (15 euros par mois). Le Zéphyr se frottera au freemium. Une partie gratuite avec des retours sur des anciens sujets ultra-médiatisés (que sont devenus les mineurs chiliens emprisonnés dans leur mine ?), des témoignages, de l’infoptimiste et, inévitablement, de l’actu chaude (très anglée).
Pour 29 euros par an, on accède à un magazine trimestriel spécialement conçu pour le web. Il se compose d’une interview fleuve (mais vraiment fleuve), un feuilleton littéraire et évidemment des expériences éditoriales « complètement barrés » !
Interrogations personnelles
Pour être à l’équilibre, Le Zéphyr doit compter au minimum mille abonnés. Son budget s’élève donc à 30 000 euros. Que peut-on produire avec cet argent ? La partie gratuite, d’accord, le magazine pourquoi pas. Mais ce labo, je me demande ! Car une des forces d’un labo réussi, c’est quand même le nombre expérimentateurs (à rémunérer) qui s’y retrouvent.
Le Zéphyr est desktop first. Même si je comprends ceux qui ne veulent pas aller sur le mobile PARCE QUE c’est la tendance, il me semble que le projet est trop tourné vers l’ordinateur et la tablette. Certes, un newsgame est plus difficile à développer pour mobile. En revanche, si on se place du côté des internautes, ils ont beaucoup de temps à consacrer à l’information sur leur smartphone (et de moins en moins sur leur ordinateur personnel ou au travail).
Le Zéphyr s’est lancé le défi d’être très proche de l’internaute. L’idée est évidemment excellente. Mais j’ai une interrogation quant à la manière de les impliquer, notamment par la proposition et le vote de sujets journalistiques. Comment rendre ça intéressant, exploitable ? Le journalisme citoyen prôné par Rue89 a rapidement découvert ses limites !
Ceci dit, c’est certainement l’un des points de réflexion les plus excitants.
Rencontres à l’Âge d’or (le bar)
L’équipe du Zéphyr a le sens de l’accueil. Avec sa présentation et ses flyers, elle a aussi amené Nicolas Rouault de Filon et Marianne Hirsch du Jour J.
Plus qu’une occasion pour connaître leurs initiatives, ce fut avant tout un espace de mutualisation d’aventures. Et si cette nouvelle génération de médias allait faire spontanément ce que l’ancienne rejette, ou au mieux, essaye tant bien que mal à réaliser ? Redéfinir la notion de concurrence, être conscient qu’on est « tous dans le même bateau », échanger des compétences, mutualiser des biens et des services, le journalisme de demain sera un journalisme collaboratif !
C’est ce qui m’a le plus marqué ce soir-là, et qui m’a rendu optimiste sur l’avenir des médias. Alors je pose une question : peut-être faudrait-il formaliser cette collaboration, cet âge d’or des médias ?
En attendant, je suis en train de finaliser un recensement de tous les nouveaux médias français 🙂
Le Zéphyr est prévu pour septembre 2015. Pour les aider à s’envoler (facile celle-là) c’est par ici.