L’UX par Charles Le Prévost

UX&journalismCette interview est la première d’une série portant sur l’UX et le journalisme. Cette interview est la troisième de la série « UX & journalism ». Retrouvez les autres dans la catégorie éponyme.
Les réponses de Charles Le Prévost, designer web, (me) permettent une entrée en matière dans ce fabuleux mais complexe univers de l’expérience utilisateur.

Comment définis-tu l’UX Design ?

L’expérience utilisateur, c’est tout ce qui se rapporte à l’expérience de l’utilisateur avec un objet, une prestation, etc. Le mot-clé de cette partie, c’est « tout » : à mon sens, l’UX englobe l’intégralité des interactions entre l’utilisateur et l’élément de référence.
Pour prendre un exemple plus précis, lorsque j’achète un article sur Amazon, toute les actions comprise entre « je pense à acheter un article » et « j’ai reçu mon article », c’est de l’UX. Ça va même plus loin, en aval avec le SAV ou la revente, en amont avec les suggestions relatives à mon profil. Pour faire court, c’est un acronyme derrière lequel je range à peu près toute l’activité d’une entreprise.
Le design, c’est la conception. La conception d’un site, la conception d’un produit, la conception d’une interface, peu importe.
L’UX Design, c’est donc la conception de l’expérience utilisateur.

Selon toi, est-ce plutôt un processus ou une tâche ?

Je mets derrière l’UX à peu près toute l’activité d’une entreprise qui a un (des) client(s) à satisfaire, soit à peu près toutes les entreprises du monde. Il ne s’agit pas d’une partie d’un ensemble (une simple tâche, si je comprends bien la question), mais de l’ensemble lui-même.

Quelle est l’importance de l’UX dans le paysage entrepreneurial ?

Je dirais que de nombreuses entreprises spécialisées dans le web (je pense essentiellement aux agences) ont compris l’importance de cette discipline et misent beaucoup dessus. Certaines ont repensé leur façon de travailler pour la prendre en compte, d’autres l’ont simplement intégrée dans leurs discours, en tout cas à peu près tout le monde en parle, même les annonceurs chez lesquels les changements sont souvent plus longs à venir. Qu’il s’agisse de simples paroles ou d’actes réels, une chose est sûre, plus personne ne fait de web aujourd’hui sans (essayer de) s’en soucier.

Connais-tu un site qui met bien en pratique les méthodes de l’UX Design ?

Instinctivement je pense à Capitaine Train… Mais l’inscription obligatoire m’a toujours dérangée. Cela dit, « bien mettre en pratique les méthodes de l’UX Design » n’a pas forcément de sens : ce qui convient à une personne ne conviendra pas forcément à une autre. C’est toute la difficulté de la discipline.


Thibault Sailly, designer chez Capitaine Train nous explique la place de l’UX Design chez eux.

Il n’y a pas de processus particulier d’UX Design chez Capitaine Train, pas de recette magique que nous suivons scrupuleusement pour réussir nos interfaces. Il y a un groupe de gens qui sont très attentifs au confort de nos clients, qui travaillent avec précision et soin dans leurs domaines de compétence. Qu’ils soient développeurs, designers, chefs de projet ou interlocuteurs du support client, tous ont une conscience aiguë du confort de l’utilisateur et des facteurs qui peuvent l’influencer (performance, lisibilité, expression écrite, sémantique graphique pour en citer quelques uns). Cette empathie pour l’usager et la conscience des attributs qui font la réussite d’un produit, naturelle chez les gens qui travaillent ici, vaut largement l’application méthodes d’UX Design toutes faites comme la définition de personnas par exemple. Nous avons aussi l’habitude de ne pas laisser de zones d’ombres dans notre travail : nous tenons à comprendre les techniques que nous utilisons, les termes que nous employons pour échanger, et allons chercher des précisions à chaque fois que c’est nécessaire. C’est pour cela que le terme d’UX Design n’est pas représentatif de ce que nous faisons ici, c’est une expression aux contours bien flous, à géométrie variable en fonction des interlocuteurs. Ca ne veut pas dire que nous ne prenons pas en compte l’usager, bien au contraire.
Quand un problème d’interface un peu pointu se pose, quand un consensus a du mal à émerger ou quand nous travaillons sur un nouveau produit, je suis la personne qui regarde ça de plus près et qui accompagne les personnes en charge de ces projets.


Quelles sont les évolutions prochaines en matière d’UX Design ?

Peut-être plus de spécialisation ? Des produits pensés spécifiquement pour différentes typologies d’utilisateurs ? C’est probablement déjà le cas.
Moi ça m’ennuie un peu de parler des « évolutions prochaines » alors qu’il y a déjà tellement à faire avec tout ce qui existe. Je pourrais écrire chaque jour à propos d’expériences utilisateur qui posent problème. Avant de créer de nouvelles choses, essayons d’améliorer l’existant, il y a déjà beaucoup de travail !